Les Douze Grandes Fêtes
Les fêtes et la vie de Jésus-Christ






       Quelques mots sur les Fêtes dont nous avons donné la liste dans le calendrier (1999). Ils sont tirés (résumés) des ouvrages "Les Fêtes et la vie de Jésus-Christ" édités par la Catéchèse Orthodoxe.

        L'enfance de la Vierge Marie ne nous est pratiquement connue que par les évangiles apocryphes, mais les récits en ont été choisis et consacrés par les Pères de l'Eglise et la tradition liturgique.

Protodiacre André


La Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu (8 septembre)

        Joachim et Anne étaient justes devant Dieu. Pourtant, malgré leurs prières et leurs supplications, ils n'avaient pas d'enfants et ils étaient déjà fort avancés en âge. A l'occasion d'une fête, Joachim apporta son offrande au Temple, à Jérusalem, mais elle ne fut pas agréée par le Grand-Prêtre à cause de sa misère et de sa stérilité. Un ange apparut à Joachim et à Anne et leur annonça la naissance d'une enfant bénie de Dieu.
D'après le tome I, ch. III p. 31.


L'Exaltation de la Croix (14 septembre)
 

        D'après la tradition, sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, découvrit au IVe siècle trois croix enfouies au Golgotha où fut crucifié N.-S. Jésus-Christ. On identifia la Croix parce qu'elle se trouvait au milieu des deux autres (celles des deux larrons), qu'elle portait l'inscription : Jésus de Nazareth, roi des Juifs et qu'elle fut à l'origine de nombreux miracles. Historiquement, dans la basilique du Saint-Sépulcre, construite à Jérusalem par ordre de Constantin, une cérémonie avait lieu le 14 septembre dès 347, au cours de laquelle on vénérait une relique considérée comme le bois de la Croix. Ce jour-là, l'évêque " exaltait ", c'est à dire élevait la Croix avec solennité devant le peuple. Aujourd'hui encore, l'évêque reproduit ce même geste liturgique au cours de la Fête.
D'après le tome II, ch. III p. 63.


La Présentation de la Très Sainte Mère de Dieu au Temple (21 novembre)
 

        En ce jour, Joachim et Anne conduisent leur fille au Temple. Dès l'âge de trois ans, âge où l'enfant est sevrée et peut se passer de sa mère, les parents accomplissent le vœu qu'ils avaient fait avant sa naissance : ils consacrent Marie à Dieu. Leur montée au Temple se fait en grande liesse ; Marie est entourée de ses compagnes qui lui font un cortège joyeux. Zacharie, le Grand-Prêtre, l'accueille dans le parvis du Temple. Là, Marie entre dans le Saint, gravit les marches de l'escalier menant au Saint des Saints et y pénètre. Personne n'ose arrêter l'enfant sainte. Tous sont stupéfaits et émerveillés, car cette Entrée insolite leur révèle la délivrance très prochaine des hommes par la venue du Sauveur.
D'après le tome I, ch. IV p. 35.


Noël, la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ (25 décembre)
 

        C'est à cette rencontre entre Dieu et son peuple, rencontre entre le ciel et la terre, que l'Ancien Testament nous a préparés depuis des siècles. Les patriarches ont transmis l'attente du Sauveur à leur postérité, les Pères l'ont annoncée à leurs fils et les prophètes ont proclamé à l'avance l'arrivée du Messie. Le prophète Michée nous précise que Bethléem, ville d'origine de Jessé, le père du roi David, est prédestinée pour accueillir le Messie. En naissant à Bethléem, le Christ est entré dans le temps et dans l'espace, Lui qui est éternel et infini. Michée (4, 6-7 ; 5, 1-3), comme David dans ses psaumes, fait remonter l'origine du Christ à l'éternité, origine divine. La généalogie de Jésus, selon Matthieu, commence à Abraham. Luc fait remonter l'origine humaine du Sauveur à Adam. Par la filiation d'Adam, Jésus est homme ; par la filiation d'Abraham, Jésus est juif ; par la filiation de David, Jésus est Roi-Messie-Prophète. Jésus est aussi Prêtre, comme le proclame le psaume 109.
D'après le tome I, ch. VIII p. 90.


Théophanie, Baptême du Christ, Fête des lumières (6 janvier)

        On appelle aussi  cette fête "Epiphanie". Epiphanie vient du grec et signifie "manifestation" : le Christ s’est manifesté au monde.
        Dans les premiers temps de l’Eglise, les chrétiens célébraient le même jour (le 6 janvier) les différentes manifestations du Christ au monde : la naissance de Jésus, la visite des mages et le Baptême du Christ. La date du 6 janvier fut choisie pour remplacer le culte païen du solstice d’hiver.
        Au début du IVe siècle, la Rome païenne avança le solstice au 25 décembre. L’Eglise de Rome, toujours soucieuse de combattre les idoles et les cultes païens, déplaça la première apparition du Sauveur du 6 janvier au 25 décembre, et l’Eglise d’Orient se rattacha à cette pratique vers la fin du IVe siècle.
        L’Eglise orthodoxe fête le 25 décembre la naissance de Jésus et la visite des mages, et le 6 janvier : le Baptême du Seigneur. Elle sépare cette manifestation du Christ de toutes les autres, car ce jour-là Dieu se manifeste pleinement : il est Un en trois Personnes. C’est pourquoi, le mot Epiphanie est remplacé par Théophanie qui en précise le sens : manifestation de Dieu.
D'après le tome I, ch. XII p. 133.


Sainte Rencontre du Christ au Temple, (2 février)

        Cette fête est aussi appelée Présentation du Christ au Temple. Jésus est amené au Temple, selon les prescriptions de la Loi.
        Saint Luc est le seul évangéliste qui nous montre Joseph et Marie fidèles aux prescriptions de la Loi (Luc 2, 22-39). De même qu'ils ont fait circoncire Jésus au huitième jour, ils le présentent au Temple quarante jours après sa naissance.
        Au Temple, Jésus enfant est reçu par le vieillard Syméon et la prophétesse Anne. La tradition reconnaît Syméon comme prêtre du Temple et l'assimile, quitte à exagérer son âge, aux Septante, traducteurs de la Bible de l'hébreu au grec. Sa rencontre avec le Christ symbolise la rencontre entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance. Son cantique que nous récitons à la fin des vêpres sont un cri de joie et une réponse à la promesse du Saint-Esprit faite au vieillard, de voir le Christ avant de mourir.
D'après le tome I, ch. XI p. 119.


Annonciation à la Mère de Dieu,(25 mars) (Luc 1, 26-38)

        Les deux fêtes de l'Annonciation et de Noël sont liées par le temps de gestation de neuf mois d'un enfant dans le sein de sa mère.
        L’évangéliste Luc nous montre l'ange Gabriel apportant l'annonce de la Bonne Nouvelle à Marie. C'est le nom de cette fête et c'est aussi le sens du mot « évangile ». Saint Luc nous introduit avec force dans le mystère le plus grand de notre foi : Dieu fait homme.
        L'ange Gabriel révèle à Marie son élection et son sens : par elle le Fils de Dieu devient le Fils de l'homme. Le trône de David trouve enfin son successeur : le Messie éternel annoncé par les prophètes.
        Dieu entre dans l'histoire de l'homme, comme Trinité : le Père envoie l'Esprit sur Marie, en elle la conception virginale s'accomplit par l'Esprit Saint, le fils, Verbe de Dieu prend chair dans le sein de la Vierge.
D'après le tome I, ch. V p. 47.


Le Dimanche des Rameaux, (7/20 avril 2003)

        L'Eglise célèbre avec éclat l'entrée du Christ à Jérusalem, car il est le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. Son enseignement par la parole se termine là, aux portes de la ville. Maintenant il va donner sa vie pour sceller par le sang l'alliance nouvelle.
        La fête des Rameaux et le Samedi de Lazare sont intimement liés. Le Christ a choisi Lazare comme compagnon de route sur le chemin de la Mort-Résurrection ; en le ressuscitant, il accomplit une prophétie en acte. Il annonce sa propre Résurrection et engage tous les croyants à sa suite.
        Ces deux jours, samedi de Lazare et dimanche des Rameaux nous retiennent un court instant au seuil de la Passion. Ils sont l'ouverture de la Semaine Sainte, comme le portail d'une cathédrale, divisé en deux panneaux, Semaine Sainte qui nous prépare et nous mène à la Fêtes des fêtes : Pâques.
    D'après le tome I, ch. IV p. 67.
Pâques le 12/27 avril 2003


L’Ascension (23 mai/5 juin 2003)

        Quarante jours après Pâques, le Christ ressuscité est monté aux cieux. Le départ du Seigneur se fit au mont des Oliviers, près de Béthanie, selon l’Evangile de Luc et les Actes..
Malgré la séparation, les apôtres sont dans la joie ; l’office de l’Ascension, bien qu’il clôture le glorieux temps pascal, exprime cette même jubilation.
        Le Christ est mort, il est descendu aux enfers et ressuscité, il remonte vers le Père céleste. De la kénose (abaissement), où le Christ s’abaisse, à la gloire, il y a une seule ligne, un seul élan. Dans sa remontée, Jésus nous entraîne tous à sa suite, vers son Père qui est désormais notre Père.
        Le Christ nous lègue la Bonne Nouvelle. En nous laissant cet héritage, Jésus nous donne pour mission de le transmettre à tous les hommes.
D'après le tome II, ch. VIII  p. 205 .


La Pentecôte (10/23 juin 2002)(2/15 juin 2003)

        Pentecôte (en grec Pentikosti) signifie cinquantième jour. C’est le jour de la Pentecôte que le Saint-Esprit est descendu sur les apôtres sous forme de langues de feu, cinquante jours après la Résurrection du Christ.
        La Pentecôte dans le judaïsme, c’est le don de la Loi. Cinquante jours après le départ des Hébreux d’Egypte, Moïse a reçu les tables de la Loi sur le Mont Sinaï. C’est l’alliance entre Dieu et son peuple.
        Dans l’Ancien Testament, le Saint-Esprit s’est manifesté par la Loi et les prophètes : car il a parlé par les prophètes, disons-nous dans le Credo. Désormais la Nouvelle Alliance se fait entre Dieu et son nouveau peuple, le nouvel Israël, l’Eglise, qui reçoit le don de l’Esprit, non plus par la Loi, mais directement et sans intermédiaire, par le feu de la Pentecôte.
        La fête de la Pentecôte, dans l’Eglise orthodoxe, s’appelle aussi le « jour de la Trinité ». Car ce jour-là se réalise l’accomplissement de la promesse : nous connaissons le Père à travers le Fils et nous recevons, comme un don, le Saint-Esprit qui habite en nous, s’unit à nous pour nous révéler la vérité tout entière.
D'après le tome II, ch. IX p. 223.


La Transfiguration (6 août)

        La Transfiguration se fête le 6 août pour commémorer la dédicace de la première église édifiée sur le mont Thabor, au Ve siècle.
        La fête de la Transfiguration, très vénérée par l’Eglise orthodoxe, peut servir de clef pour la compréhension de l’humanité du Christ dans la tradition orientale (Vladimir LOSSKY, Essai sur la Théologie mystique de l’Eglise d’Orient, Aubier, 1944, p.145.)
Elle est une manifestation de la Trinité : le Saint Esprit y prend la forme de la nuée lumineuse recouvrant les apôtres, sur le Thabor. La voix du Père vient pour attester que Jésus est vraiment le Fils de Dieu.
        Le Christ transfiguré annonce le Christ ressuscité, vainqueur de la mort ; le Christ apparaît à ses disciples avec un corps glorieux. qui n’obéit plus aux lois de la nature, auxquelles il s’est soumis volontairement durant sa vie terrestre.
        Moïse et Elie, réunis autour du Christ, viennent rendre témoignage. L’un et l’autre ont eu la vision de Dieu sur la montagne, ils viennent maintenant attester que le Christ est en vérité Dieu incarné, celui qui fut annoncé par la Loi et les prophètes.
        Nous avons une très belle coutume, celle de bénir les fruits dans les églises, le jour de la Transfiguration.
D'après le tome II, ch.  p. 29.


La Dormition (15 août)

        Aucune parole de l’Ecriture ne fait mention de la fin dernière de Marie. Seuls les évangiles apocryphes en font un récit détaillé, le situant à Jérusalem. Ils ont inspiré l’icône et l’office de la fête, mais l’Eglise s’appuie avant tout sur la Tradition.
        Depuis le temps des apôtres, nous conservons dans notre conscience la certitude que Marie est passée par la mort, comme son Fils, et comme lui qu’elle est ressuscitée.
        Nous conservons dans notre foi, la vision de la montée au ciel de Marie avec son corps. On appelle ce mystère, l’Assomption, nom que l’occident a gardé pour nommer cette fête ; l’Eglise orthodoxe ne l’a jamais proclamé comme dogme, mais les Pères de l’Eglise ont toujours vénéré Marie comme glorifiée en son corps. Nous parlons de la Dormition et proclamons que Marie est passée à la Vie éternelle sans connaître la corruption.
    D'après le tome II, ch. X  p. 251.

        Cette fête aussi est occasion de bénédiction : des herbes fines, potagères et médicinales, des légumes et des fruits nouveaux.
 

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