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HOMELIE de Mgr Kallistos Ware (extraits)

Au cours d'un sermon, prononcé par l'évêque Kallistos de Diokleia à la Fête de la Nativité de la Vierge en 1998, Son Eminence a parlé de préparation à la Sainte Communion par la confession :

Il existe, comme nous le savons des disciplines diverses. Certaines personnes ont été habituées à se confesser avant chaque Liturgie où elles communiaient, d'autres ont reçu de leur père spirituel la bénédiction de recourir à la Communion fréquemment sans se confesser à chaque fois. Mais sans aucun doute dans notre expérience eucharistique le sacrement de guérison que nous appelons Confession ou Sacrement de pénitence joue un rôle déterminant.

Pourquoi faut-il se confesser ? N'est-il pas suffisant de confesser sincèrement ses péchés dans nos prières quotidiennes personnelles ? Dieu ne nous pardonne-t-il pas dès l'instant que nous confessons nos péchés ? Certes, dès que nous nous adressons à Dieu avec un repentir sincère il nous pardonne. Dieu est toujours plus prêt à pardonner que nous à nous repentir. Le moindre de nos mouvements vers Dieu est béni. Pourquoi alors nous apprend-on à recourir au sacrement de la Confession ? J'y vois d'emblée trois raisons, mais vous pouvez en trouver d'autres.

En premier lieu parlons du péché.

Il n'existe pas de péchés privés ou personnels, tous les péchés affectent vos frères et sœurs en Christ. Si secrets soient-ils, tous nos péchés ont un effet sur notre communauté. Si je ressens de la colère contre quelqu'un même si je ne la manifeste par aucune parole ni aucun acte, cette disposition néfaste de mon cœur à un effet destructeur sur les gens qui m'entourent. Tout péché est un péché contre la communauté, tout péché, si secret soit-il, est une pierre d'achoppement pour les autres et leur rend le service du Christ plus difficile.

La dimension communautaire.

Dans l'église primitive, la confession était publique. A partir du quatrième siècle, quand la chrétienté eut grandi, cela devint cause de scandale et la confession a pris sa forme actuelle, à savoir une ouverture du cœur devant le prêtre seul, et à condition d'être secrète. Mais il faut nous rappeler que pendant la confession, le prêtre est là, entre autres, en tant que représentant de la communauté. Le fait que nous ne nous confessions pas directement à Dieu, mais en présence d'un homme, prouve que nous reconnaissons la dimension sociale et communautaire de tous nos péchés. En nous confessant en la présence du prêtre nous demandons aussi pardon à la communauté.

On rapporte sur plusieurs saints l'histoire suivante. Le pénitent se plaint : " Oui, je sais que ce que j'ai fait est un péché, je demande à Dieu de me pardonner, mais mon cœur est dur comme une pierre, je ne ressens aucun regret, tout se passe dans ma tête." Alors le saint lui dit:" Va au milieu de l'église et prosterne-toi devant le peuple, ensuite tu reviendras". Et tandis que l'homme faisait sa prosternation devant le peuple pour lui demander pardon, quelque chose s'est brisé dans son cœur et il redevenu vivant. Il a vraiment ressenti de la componction pour ce qu'il avait fait. et il a pu recevoir l'absolution. Dans nos confessions, essayons de nous rappeler cette dimension-là en tout premier lieu.

En second lieu, l'expression.

La parole dite, la parole émise possède une grande force. Cela signifie deux chose. Premièrement nous écoutons ce que le prêtre dit, le conseil qu'il nous donne et il arrive que ce qu'il dit, si c'était écrit dans un livre ne nous frapperait pas autant, ne nous paraîtrait pas important. Mais en plus, pendant la confession le prêtre prie et nous prions aussi pour que la lumière du Saint Esprit vienne sur nous. Le prêtre s'adresse à chacun de nous, à chaque pénitent avec des paroles qu'il prononce sous la direction du Saint Esprit. Ces paroles si on les considère de façon abstraite peuvent paraître évidentes ou même comme des lieux communs, mais elle peuvent devenir des paroles de feu lorsqu'elles me sont adressées personnellement ici et maintenant, sous l'inspiration du Saint Esprit.

Je me rappelle un prêtre qui n'aimait pas beaucoup confesser, ni prêcher d'ailleurs. C'était un homme de peu de paroles et très humble. Il ne se sentait pas vraiment assez d'autorité pour donner des conseils en confession. Un jour une femme est venue lui raconter dans les moindres détails une dispute qu'elle avait eue avec son mari : "j'ai dit ça et il a dit ça et je lui ai répliqué qu'il avait tort et je lui ai dit ça" et cela se poursuivait ainsi, sans fin. Quand elle se tût un moment, tout ce que le prêtre a fait fut de se tourner vers elle en lui disant "Et ça a marché ?" et il lui a donné l'absolution.

Pour elle se fut comme une révélation car elle a compris la futilité de ces interminables discussions avec son mari, elle a découvert soudain que tout cela n'avait pas de sens et elle a immédiatement cessé de discuter..

Ainsi, la parole énoncée peut avoir une grande force. Ceci s'applique aussi à nous-mêmes, ce que vous ou moi disons pendant que nous nous confessons. Bien sûr que nous pouvons confesser nos péchés mentalement, durant notre prière vespérale et il faut le faire. Mais lorsque nous nous tenons devant les saintes icônes, à l'église, quand nous avons entendu ou lu les prières préparatoires et que nous parlons en présence du prêtre, quand nous devons tout dire à haute voix, alors cela se remplit d'un sens immédiat, personnellement significatif, qu'il n'y avait pas dans tout cela n'avait pas auparavant.

L'expression verbale possède une grande force et, en confession, nous nous trouvons, par la grâce de Dieu, placés dans une situation particulière, car nous disons des choses que nous n'avions jamais dites auparavant dans nos prières personnelles. Nous sommes soudain capables de comprendre certaines choses plus profondément et de nous exprimer plus ouvertement. C'est en cela que réside en grande partie la grâce de la confession. Les pères du désert disent qu'une pensée secrète peut avoir sur nous un grand pouvoir, mais lorsque nous trouvons un moyen de l'expliciter et d'en parler, alors elle perd son pouvoir. C'est aussi ce que nous disent les psychiatres modernes, mais les pères du désert l'ont dit avant et le vivent ! Ainsi la parole exprimée que nous apportons à la confession peut avoir force de sacrement et grâce de guérison surprenantes.

Le Sacrement.

Il y a encore une troisième chose : pas seulement ce que le prêtre fait lorsqu'il propose un conseil et pas simplement ce que nous faisons lorsque nous essayons de dire la vérité au Christ. Il y a aussi ce que le Christ fait. La confession est un mystère de l'Eglise qui confère une grâce sacramentelle, elle a un pouvoir en elle-même, un pouvoir Divin. Lorsque le prêtre pose ses mains sur notre tête, c'est le Christ qui nous pardonne et c'est certainement la principale raison pour laquelle nous devons aller nous confesser. Lorsqu'une telle grâce et une telle guérison nous sont offertes, comment oserait-on les refuser . (fin de l'homélie).

____________________ Tout chrétien orthodoxe qui communie doit se repentir de ses péchés, car ce sont eux qui le séparent de Dieu, en venant se confesser selon un rythme qu'il détermine lui-même en accord avec un /son confesseur.

Lorsqu'un fidèle vient devant un prêtre pour se confesser, cette démarche est précédée de prières de l'Euchologe que l'on ne dit pas souvent à l'église, par manque de temps, mais qu'il faut connaître et que l'on peut dire chez soi, en entier ou en partie, avant de venir.

Prières Béni soit notre Dieu, en tout temps, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Prières initiales (St.Dieu, St.fort . . . , Gl. . . et maintenant. . .Très Ste Trinité. . . Kyrie eleison 3 fois,. Gl. . . et maintenant. . . Notre Père . . . )

Psaume 50 Aie pitié de moi, mon Dieu, selon ta grande pitié et l'étendue de ta compassion, efface mon iniquité. Lave-moi toujours plus de mon iniquité et purifie-moi de ma faute. Car je suis conscient de mon iniquité, et mon péché est sans cesse devant moi. C'est contre Toi seul que j'ai péché, et c'est devant Toi seul que je l'ai commis le mal ; sois donc juste dans tes sentences et sans contradiction dans ton jugement à mon sujet. Car j'ai été conçu dans l'iniquité et c'est dans le péché que ma mère m'a donné naissance. Et Toi, tu aimes la vérité et tu m'a fait connaître les secrets et les mystères de ta sagesse. Asperge-moi avec l'hysope et je serai purifié ; Tu me laveras et je deviendrai plus blanc que neige. Tu me feras entendre une promesse d'allégresse et de plaisir, mes os humiliés seront dans la joie. Détourne ta face de mes péchés et efface toutes mes iniquités. Crée en moi un cœur pur, mon Dieu, et ranime la droiture dans mes entrailles. Ne me rejette pas loin de ta face et ne me retire pas ton Esprit-Saint. Rends-moi l'allégresse de ton salut et soutiens-moi d'un souffle souverain. J'apprendrai tes voies aux pécheurs et les impies se tourneront de nouveau vers Toi. Délivre-moi du sang versé, Seigneur, Dieu de mon salut : dans l'allégresse ma langue proclamera ta justice. Seigneur, tu ouvriras mes lèvres et ma bouche proclamera ta louange. Car si tu avais voulu un sacrifice, je te l'aurais offert : or les holocaustes ne t'agréent pas. Un sacrifice digne de Dieu c'est un esprit brisé: un cœur brisé et humilié voilà ce que Dieu ne méprisera pas. Dans ta bonté, Seigneur, fais du bien à Sion et que soient reconstruits les murs de Jérusalem. Alors Tu agréeras un sacrifice de justice, offrande et holocauste. Alors on offrira de jeunes victimes sur ton autel.
 
 

Il existe plusieurs canons dans l'office de la confession, que l'on peut abréger ainsi :

Tropaires

Aie pitié de moi Seigneur, aie pitié.

Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous, car pécheurs impuissants nous t'adressons cette supplication : ô Maître, aie pitié de nous.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Seigneur, aie pitié de nous, car nous avons confiance en Toi, ne t'irrite pas contre nous, ne Te souviens pas de nos iniquités, mais dans ta tendresse, jette dès maintenant ton regard sur nous et délivre-nous de nos ennemis. Car tu es notre Dieu et nous sommes ton peuple, tous nous sommes l'œuvre de tes mains et nous invoquons ton nom.

Et maintenant et toujours et au siècle des siècles. Amen. Ouvre-nous la porte de ta miséricorde, Mère toute bénie de Dieu, afin qu'espérant en Toi, nous ne nous égarions pas, mais que par Toi nous soyons délivrés des malheurs, car tu es le salut de la race des chrétiens.
 
 

Le prêtre dit (mais il peut l'avoir déjà dit avant) :

Dieu notre Sauveur, qui par ton prophète Nathan as accordé le pardon de ses péchés à David pénitent, et qui as reçu la prière repentante de Manassé, reçois aussi, selon ton habituel amour des hommes ton serviteur N/ ta servante N qui se repent des péchés qu'il (elle) a commis et détournes-en les yeux, Toi qui pardonnes les péchés, et passes sur les iniquités. Car c'est Toi qui as dit, Seigneur : je ne désire pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive et qu'il faut pardonner soixante-dix sept fois le péché. Car tout comme ta grandeur est comparable ta miséricorde, elle aussi est sans limites, car si Tu tiens compte des iniquités, qui subsistera ? Car Tu es le Dieu des pénitents, et nous te rendons gloire, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Le prêtre dit aussi (mais il peut l'avoir déjà dit avant) :

Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, pasteur et agneau qui effaces le péché du monde, Toi qui a remis leur dette aux deux débiteurs, et qui, à la pécheresse, as accordé le pardon de ses péchés, Toi-même, Seigneur, délie, remets, pardonne les péchés, les iniquités, les fautes volontaires et involontaires, conscientes et inconscientes, de négligence ou de désobéissance commises par ton serviteur/ ta servante ici présent /e. Et si comme un homme chargé du poids de sa chair habitant le monde, il a été égaré par le démon, s'il a transgressé l'ordre d'un prêtre, s'il est tombé sous son propre anathème ou s'il s'est lié par serment ou imprécation, Toi-même, comme un Maître bon et sans ressentiment daigne absoudre d'un mot ton serviteur/ta servante ici présent/e , en lui pardonnant tout et son imprécation selon ta grande pitié. Oui, Maître et Seigneur, ami des hommes, écoute-nous qui prions ta bonté pour ton serviteur/ ta servante que voici ; dans ta grande miséricorde, détourne les yeux de tous ses péchés et écarte de lui / d'elle le châtiment éternel, car c'est toi qui as dit, Seigneur : tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que vous délierez sur terre sera délié dans les cieux. Car Tu es seul sans péché et c'est à Toi que nous rendons gloire Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Le prêtre dit aussi (mais il peut l'avoir déjà dit avant) :

Mon enfant, le Christ est invisiblement présent pour recevoir votre confession ; n'ayez pas honte, ne craignez pas et ne me cachez rien. Mais sans réticence, dîtes tout ce que vous avez commis pour en recevoir le pardon de notre Seigneur Jésus Christ. Voici son icône près de nous, je ne suis qu'un témoin pour rendre témoignage devant lui de tout ce que vous m'aurez dit. Si vous me cachez quelque chose, vous doublerez vos péché. Courage donc, vous êtes venu devant le médecin, prenez garde de retourner non guéri.

Après la confession du pénitent le prêtre dit les prières suivantes :

Seigneur Dieu, salut de tes serviteurs, miséricordieux, généreux et longanime, qui regrette nos péchés, qui ne veut pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive, Toi-même à présent aie pitié de ton serviteur/ ta servante N et donne-lui des sentiments de pénitence, le pardon de ses péchés et l'absolution, lui pardonnant tout péché volontaire et involontaire ; réconcilie-le/la et unis -le/la à ta sainte Eglise par le Christ Jésus notre Seigneur avec qui te reviennent la puissance et la magnificence, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Prière d'absolution (il en existe de nombreuses variantes, selon les traditions et les habitudes locales) :

Que notre Seigneur et Dieu, Jésus Christ, par sa grâce et son amour des hommes, vous pardonne mon enfant N tous vos péchés ; et moi, prêtre indigne, par son pouvoir qui m'est donné, je vous pardonne et je vous absous de tous vos péchés, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.

Prière d'absolution pour des pénitences particulières :

Seigneur miséricordieux, bon et ami des hommes, qui, par compassion, as envoyé dans le monde ton Fils unique pour déchirer l'acte d'accusation écrit contre nous pour nos péchés et pour proclamer la libération de ceux qui en sont prisonniers: Toi, ô Maître, dans ta bonté, délivre ton serviteur/ ta servante N du lien qui l'enchaîne et accorde-lui dans ta magnanimité de marcher sans péché en tout temps et en tout lieu avec confiance et une conscience pure et de te demander une abondante pitié. Car Tu es un Dieu miséricordieux et ami des hommes et nous te rendons gloire, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Paroisse Notre Dame Joie des Affligés et Sainte Geneviève, novembre 1999.

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