Le Christ de l'Apocalypse
(Fresque de la Crypte de la Cathédrale d'Auxerre)
Evangile selon Saint Luc (12:16-21)
Et il leur dit
cette parabole: Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté.
Et il raisonnait en lui-même, disant: Que ferai-je? car je n'ai pas
de place pour serrer ma récolte.
Voici, dit-il,
ce que je ferai: j'abattrai mes greniers, j'en bâtirai de plus grands,
j'y amasserai toute ma récolte et tous mes biens; et je dirai à
mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve
pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi.
Mais Dieu lui
dit: Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée;
et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?
Il en est ainsi
de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est
pas riche pour Dieu.
Lettre de Saint Paul aux Ephesiens (5:8-19)
Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière! Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. Examinez ce qui est agréable au Seigneur; et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. Car il est honteux de dire ce qu'ils font en secret; mais tout ce qui est condamné est manifesté par la lumière, car tout ce qui est manifesté est lumière. C'est pour cela qu'il est dit:
L'épître,
quoique fixée indépendamment de l' Avent est essentiellement
une épître d' Avent: «Eveille-toi, toi qui dors lève-toi
d'entre les morts, et sur toi luira le Christ... car nos temps sont mauvais...Conduisez-vous
en enfants de lumière qui rachètent le temps». De nouveau
notre attention est attirée sur le contraste entre nos propres ténèbres
et la lumière divine. L' expression « racheter le temps »
signifie : saisir et mettre à profit au maximum le moment présent,
acheter en quelque sorte ce moment et l' exploiter pour lui faire produire
les meilleurs fruits possibles. Saint Paul précise la nature de
ces fruits : «...les fruits de l'Esprit consistent en toute bonté,
justice et vérité». Il n'est pas inutile de nous souvenir
que, partout où il y a un peu de bonté, un peu de justice,
un peu de vérité - de quelque côté qu'on les
trouve - nous nous trouvons en présences des fruits de l'Esprit.
Dans certains milieux religieux modernes la réaction (souvent nécessaire)
contre l' " humanisme " et le " moralisme " est poussée si loin
qu'on incline à sous-estimer ces simples vertus élémentaires.
Cependant tout effort spirituel est illusoire s'il ne commence pas par
la recherche de la bonté et de l'honnêteté. Ce ne sont
point là choses humaines. Il s'agit de la bonté et de la
vérité de Notre Seigneur. Il est plus aisé de discourir
sur l'Incarnation ou la grâce que de tendre de tout son coeur vers
la bonté, la vérité, la droiture de Jésus.
On admirera la conception de la vie spirituelle qu'évoquent les
derniers mots de l'épître de ce dimanche : «Chantez
et célébrez le Seigneur de tout votre coeur».
Textes tirés du livre "L'an de grâce du Seigneur"
du Père Lev Gillet
("Un moine de l'Eglise d'Orient") aux éditions du Cerf