Cet évangile du trente-cinquième Dimanche après la Pentecôte peut être mis par nous en rapport spécial avec les fêtes de Noël et de l'Epiphanie. En ces fêtes, l'Eglise nous dit ce que la foule disait à l'aveugle de Jéricho : «...Il demanda ce que cela signifiait, on lui annonça que c'était Jésus de Nazareth qui passait par là...» Il faut que la grande lumière de l'Epiphanie ne resplendisse pas en vain devant des aveugles. Demandons au Seigneur Jésus d'ouvrir nos yeux : « Que veux-tu que je te fasse ? Seigneur... que je voie». Nos yeux ont été obscurcis par le péché, ils ont perdu la sensibüité à la lumière divine. Et cependant, dans l'intention de Dieu, cette vision est à moi. Mais ma foi est-elle assez forte pour que Jésus puisse me dire : «Ta foi t'a sauvé» ? La foi de l'aveugle de Jéricho était très forte, car, plus on s'efforçait de lui imposer le silence, plus «il criait de plus belle : Fils de David...». On s'efforce aussi de m'imposer le silence, - on, c'est-à-dire mes péchés, mes passions, la foule des incroyants... Si je crie à Jésus d'autant plus fort que le mal essaie de couvrir ma voix, si mon appel à Jésus couvre la voix du mal, alors ma foi est une foi qui sauve. Est-ce là ma foi ?
L'épître ne comprend
que trois versets et commence par cette phrase : «Le Christ Jésus
est venu dans le monde pour sauver tes pécheurs, dont je suis le
premier...». Nous connaissons bien ces paroles que l'Eglise nous
fait répéter avant chaque communion. Donnons aujourd'hui
quelques instants d' attention aux deux aspects de l' affimnation de Paul
: d'une part, l'humble aveu par lequel nous nous reconnaissons gravement
pécheurs; d'autre part, la certitude que Jésus est justement
venu pour nous sauver de notre péché. Repentance et pardon
: les deux pôles du mystère de notre rédemption dont
le sacrifice du Christ est le centre.