Dimanche de
    Saint Grégoire Palamas

       
         
      Evangile selon Saint Marc (2:1-12)
         
            Et il entra de nouveau dans Capernaüm, quelques jours après, et on ouït dire qu'il était à la maison.
            Et aussitôt beaucoup de gens s'y assemblèrent, de sorte qu'il ne se trouva plus de place, même auprès de la porte; et il leur annonçait la parole.
            Et des gens viennent à lui, amenant un paralytique porté par quatre personnes. Et ne pouvant s'approcher de lui, à cause de la foule, ils découvrirent le toit [du lieu] où il était; et l'ayant percé, ils descendirent le petit lit sur lequel le paralytique était couché.
            Et Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: [Mon] enfant, tes péchés sont pardonnés.
            Et il y avait là quelques-uns des scribes, assis et raisonnant dans leurs cœurs: Pourquoi celui-ci parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, sinon un [seul], Dieu?
            Et aussitôt Jésus, connaissant dans son esprit qu'ils raisonnaient ainsi en eux-mêmes, leur dit: Pourquoi faites-vous ces raisonnements dans vos cœurs? Lequel est le plus facile, de dire au paralytique: [Tes] péchés te sont pardonnés; ou de dire: Lève-toi, prends ton petit lit, et marche? Or, afin que vous sachiez que le fils de l'homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés (il dit au paralytique): Je te dis, lève-toi, prends ton petit lit, et va dans ta maison.
            Et il se leva aussitôt, et ayant pris son petit lit, il sortit en la présence de tous; de sorte qu'ils en furent tous étonnés et qu'ils glorifiaient Dieu, disant: Nous ne vîmes jamais pareille chose.
         
      Méditation du Père Lev
         
            L' évangile du premier Dimanche du Carême s' achevait sur une allusion au ministère des anges. Et ce sont aussi les anges qu'évoque l'épître d'aujourd'hui (Hébreux 1 :10-2 :3). Le texte sacré compare le ministère des anges à celui, tellement plus grand, du Sauveur lui-même. Si la désobéissance aux messages que nous transmettent les anges est justement punie, combien plus sera puni l'homme qui néglige le salut annoncé et apporté par le Christ car « auquel des anges a-t-il jamais été dit : Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ?».

            L'évangile de ce jour relate la guérison du paralytique de Capharnaum. Jésus lui pardonne ses péchés, et, comme les scribes s' étonnent de ce qu' un autre que Dieu puisse pardonner les péchés, il répond :
            «Quel est le plus facile, de dire au paralytique : tes péchés sont pardonnés, ou de lui dire : lève-toi, prends ton grabat et marche ? Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre, je te l'ordonne... lève-toi, prends ton grabat et rentre chez toi». Le thème central de cet épisode est la puissance à la fois de pardon et de guérison que possède le Seigneur Jésus. Puis il y a l'affirmation - plus, la démonstration - que la guérison et le pardon ne doivent pas être séparés. Le paralytique, couché sur son lit, a été déposé aux pieds du Christ. Or la première parole de Jésus n' est pas : «Sois guéri», mais : «Tes péchés te sont pardonnés». Dans nos maux physiques, avant même d'implorer la délivrance matérielle, nous devons prier pour notre purification intérieure, pour l'absolution de nos fautes. Enfin Jésus ordonne au paralytique guéri d' emporter son lit à la maison.
            D'une part, la foule sera mieux convaincue de la réalité du miracle si elle voit cet homme rendu assez fort pour porter son grabat. D'autre part, celui qui a été pardonné, intérieurement changé par Jésus, doit montrer à ceux de sa maison, par quelque signe évident ( non plus en portant un lit, mais par les paroles, les actes, les attitudes), que c' est un homme nouveau qui reprend place dans son entourage.

            On remarquera que l'épître et l'évangile de ce jour n' ont aucune relation à Saint Grégoire Palamas, dont le calendrier associe cependant le nom au deuxième dimanche de Carême. C' est que la commémoration de Palamas n' a été introduite qu' au XIVème siècle, alors que la structure liturgique de ce Dimanche se trouvait déjà fixée selon d' autres lignes. La mémoire de Grégoire Palamas est évoquée dans les offices de vêpres et de matines. Saint Grégoire Palamas a exposé et défendu, au cours de vives controverses, la doctrine théologique relative à la «lumière» divine. Les textes de l'office n'entrent pas dans des détails ou des précisions sur les conceptions propres à Palamas, mais parlent d'une manière générale de la lumière et de Celui qui a dit : «Je suis la Lumière du monde». Dans un raccourci très substantiel, un des textes de matines associe trois idées : celle du Christ qui illumine les pécheurs, celle de l' abstinence du Carême et celle de la parole, "lève-toi", que le Sauveur adressait au paralytique et que nous adressons maintenant à lui-même :
            «Tu as apporté, ô Christ, la lumière à ceux qui vivaient dans les ténèbres du péché, dans cette saison d' abstinence. Montre-nous donc le glorieux jour de ta Passion, afin que nous puissions crier vers toi : Lève-toi, ô Dieu et aie pitié de nous».
         
         

        père Lev
         

        Extraits du livre "L'an de grâce du Seigneur" du Père Lev Gillet
        ("Un moine de l'Eglise d'Orient") aux éditions du Cerf
         

        Cette page a été préparée par la Paroisse Saint Etienne Saint Germain de Vézelay.

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