L'évangile de ce jour relate
la guérison du paralytique de Capharnaum. Jésus lui pardonne
ses péchés, et, comme les scribes s' étonnent de ce
qu' un autre que Dieu puisse pardonner les péchés, il répond
:
«Quel est le plus facile,
de dire au paralytique : tes péchés sont pardonnés,
ou de lui dire : lève-toi, prends ton grabat et marche ? Pour que
vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés
sur la terre, je te l'ordonne... lève-toi, prends ton grabat et
rentre chez toi». Le thème central de cet épisode est
la puissance à la fois de pardon et de guérison que possède
le Seigneur Jésus. Puis il y a l'affirmation - plus, la démonstration
- que la guérison et le pardon ne doivent pas être séparés.
Le paralytique, couché sur son lit, a été déposé
aux pieds du Christ. Or la première parole de Jésus n' est
pas : «Sois guéri», mais : «Tes péchés
te sont pardonnés». Dans nos maux physiques, avant même
d'implorer la délivrance matérielle, nous devons prier pour
notre purification intérieure, pour l'absolution de nos fautes.
Enfin Jésus ordonne au paralytique guéri d' emporter son
lit à la maison.
D'une part, la foule sera mieux
convaincue de la réalité du miracle si elle voit cet homme
rendu assez fort pour porter son grabat. D'autre part, celui qui a été
pardonné, intérieurement changé par Jésus,
doit montrer à ceux de sa maison, par quelque signe évident
( non plus en portant un lit, mais par les paroles, les actes, les attitudes),
que c' est un homme nouveau qui reprend place dans son entourage.
On remarquera que l'épître
et l'évangile de ce jour n' ont aucune relation à Saint Grégoire
Palamas, dont le calendrier associe cependant le nom au deuxième
dimanche de Carême. C' est que la commémoration de Palamas
n' a été introduite qu' au XIVème siècle, alors
que la structure liturgique de ce Dimanche se trouvait déjà
fixée selon d' autres lignes. La mémoire de Grégoire
Palamas est évoquée dans les offices de vêpres et de
matines. Saint Grégoire Palamas a exposé et défendu,
au cours de vives controverses, la doctrine théologique relative
à la «lumière» divine. Les textes de l'office
n'entrent pas dans des détails ou des précisions sur les
conceptions propres à Palamas, mais parlent d'une manière
générale de la lumière et de Celui qui a dit : «Je
suis la Lumière du monde». Dans un raccourci très substantiel,
un des textes de matines associe trois idées : celle du Christ qui
illumine les pécheurs, celle de l' abstinence du Carême et
celle de la parole, "lève-toi", que le Sauveur adressait au paralytique
et que nous adressons maintenant à lui-même :
«Tu as apporté, ô
Christ, la lumière à ceux qui vivaient dans les ténèbres
du péché, dans cette saison d' abstinence. Montre-nous donc
le glorieux jour de ta Passion, afin que nous puissions crier vers toi
: Lève-toi, ô Dieu et aie pitié de nous».
Extraits du livre "L'an de grâce du Seigneur" du Père
Lev Gillet
("Un moine de l'Eglise d'Orient") aux éditions du Cerf