AUJOURD'HUI
EST LE PRINCIPE DE NOTRE SALUT
ET LA MANIFESTATION DU MYSTÈRE
ÉTERNEL
LE FILS DE
DIEU
DEVIENT FILS DE LA VIERGE
ET GABRIEL
ANNONCE CETTE GRÂCE.
CRIONS AVEC LUI À LA MÈRE
DE DIEU :
RÉJOUIS TOI, COMBLÉE
DE GRÂCE,
LE SEIGNEUR
EST AVEC TOI
Quelque temps après, Elisabeth, sa femme, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant: C'est la grâce que le Seigneur m'a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes.Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.
L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi. Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation.
L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.
Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ?
L'ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.
Voici, Elisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n'est impossible à Dieu.
Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole! Et l'ange la quitta.
Textes extraits de l'Office de Vêpres
LUCERNAIRE
- LORSQU’IL T’ANNONÇA LA DÉCISION ÉTERNELLE,
- Ô VIERGE,
- GABRIEL TE SALUA EN DISANT
- RÉJOUIS-TOI, TERRE NON SEMÉE
- RÉJOUIS-TOI, BUISSON NON CONSUMÉ
- RÉJOUIS-TOI, ABÎME INSONDABLE
- RÉJOUIS-TOI, PONT QUI MÈNE DE LA TERRE AU CIEL
- RÉJOUIS-TOI, ÉCHELLE DE JACOB
- RÉJOUIS-TOI, CALICE DE LA MANNE DIVINE
- RÉJOUIS-TOI, LIBÉRATION DES MAUDITS
- RÉJOUIS-TOI, RÉCONCILIATION D’ADAM //
- LE SEIGNEUR EST AVEC TOI.
L’ARCHANGE GABRIEL RÉPONDIT
DIEU, S’IL LE VEUT, RENVERSE L’ORDRE
DE LA NATURE
ET OPÈRE DES PRODIGES DÉPASSANT
L’ENTENDEMENT
CROIS À LA VÉRITÉ
DE MES PAROLES
TOI QUI ES TOUTE SAINTE ET BÉNIE
MARIE S’ÉCRIA : QU’IL SOIT
FAIT SELON TA PAROLE
J’ENFANTERAI CELUI QUI N’A PAS
DE CHAIR //
ET QUI PRENDRA MA CHAIR POUR SAUVER
LES HOMMES.
L’ARCHANGE GABRIEL FUT
ENVOYÉ
ANNONCER À LA VIERGE SON
ENFANTEMENT
EN ROUTE VERS NAZARETH, IL SE DISAIT
:
COMMENT LE TRÈS-HAUT PEUT
IL NAÎTRE DE LA VIERGE
COMMENT CELUI QUI A POUR TRÔNE
LES CIEUX
ET LA TERRE POUR REPOSER SES PIEDS
VA ÊTRE ENCLOS DANS LE SEIN
D’UNE FEMME
CELUI QUE LES SÉRAPHIMS
N’OSENT CONTEMPLER
DAIGNE S’INCARNER DANS SA CRÉATURE
DIEU
ENVOIE L’ANGE GABRIEL
VERS LA VIERGE SAINTE À NAZARETH
ET LUI ANNONCE LA BONNE NOUVELLE
DE SA CONCEPTION SANS SEMENCE.
ET RÉVÈLE AINSI L’AVÈNEMENT DU SAUVEUR
LE MESSAGER INCORPOREL EST ENVOYÉ VERS MARIE
POUR PRÉPARER AU SEIGNEUR LE PALAIS DE SA GLOIRE
ET DANS SON ÉTONNEMENT IL LUI CLAME
RÉJOUIS-TOI, TRÔNE DE FEU
PLUS LUMINEUX QUE LES SÉRAPHINS
RÉJOUIS-TOI, SÉJOUR DU ROI CÉLESTE
RÉJOUIS-TOI, MONTAGNE INTACTE¸VASE TRÈS
PUR,
CAR EN TOI DEMEURE LA PLÉNITUDE DE LA DIVINITÉ
PAR LA BIENVEILLANCE ÉTERNELE DU PÈRE
ET L’OEUVRE DU SAINT ESPRIT //
RÉJOUIS-TOI, COMBLÉE DE GRÂCE, LE
SEIGNEUR
VOICI
QUE NOTRE RÉCONCILIATION S´ACCOMPLIT
DIEU S´UNIT AUX HOMMES
LA PAROLE DE L´ARCHANGE EFFACE
NOS ÉGAREMENTS
CAR LA VIERGE ACCUEILLE LA JOIE
LA TERRE DEVIENT LE CIEL
LE MONDE EST LIBÉRÉ
DE L´ANTIQUE MALÉDICTION
QUE SE RÉJOUISSE LA CRÉATION
ET CHANTE
AUJOURD´HUI
EST L´ANNONCE DE LA JOIE
LA FÊTE DE LA VIERGE
ADAM EST RENOUVELÉ ET EVE
DÉLIVRÉE
NOTRE HUMANITÉ EST
DIVINISÉE
ET EST CONSACRÉE COMME TEMPLE
DE DIEU
MYSTÈRE DE L´HUMILITÉ
DE DIEU ET
La plus grande des fêtes qui se rencontre en cette période de l' année est assurément la fête de l'Annonciation de la maternité divine faite par l' ange Gabriel à la Théotokos, la très sainte Vierge Marie. Une phrase des chants des matines résume toute la signification de cette fête : «Le mystère éternel est révélé aujourd'hui; le Fils de Dieu devient Fils de l'homme...». L'épître aux Hébreux, lue à la liturgie (2:11-2:18), insiste sur ce que, du fait de l'Incarnation, «le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine .C' est pourquoi il ne rougit pas de les nommer frères». L'évangile relate la révélation que Gabriel, à Nazareth, fit à Marie. La réaction de Marie, «comment cela se fera-t-il ?», n'est pas l'expression d'un doute, et en cela elle diffère de la réaction de Zacharie, lorsque la naissance de Jean lui fut prédite. Marie pose simplement une question respectueuse; et, quand l'ange explique que le Saint-Esprit descendra sur elle et la couvrira de son ombre, Marie répond, avec l'humilité et l'obéissance qui caractérisent toute sa personne : «Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole».La fête de l' Annonciation a en quelque sorte deux faces. L'une d'elles est tournée vers la Très Sainte Mère de Dieu. Elle concerne sa gloire et notre piété envers Marie. La déclaration de cette gloire et l'expression de cette piété trouvent leur forme parfaite dans la première phrase du message de l' ange : «Réjouis-Toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec Toi». Nous ne pouvons mieux nous adresser à la Sainte Vierge qu' en répétant cette phrase avec vénération et tendresse. L'autre face du mystère de l'Annonciation est tournée vers les hommes. Dans la vie de tout chrétien, il doit y avoir des Annonciations divines à des moments où Dieu nous fait connaître sa volonté et son dessein à notre égard. Mais toutes ces Annonciations doivent s'unir et se fondre dans une Annonciation essentielle : l' Annonce que Jésus peut naître en nous, peut naître de nous - non point dans le sens où il fut conçu et mis au monde par la Vierge Marie, car il s' agit là d'un miracle unique et inégalable, mais dans le sens d'une prise de possession toute spirituelle et en même temps très réelle de notre personne par le Sauveur. Et puis rappelons-nous que toute Annonciation authentique est aussitôt suivie d'une Visitation : la faveur divine étendue sur nous doit immédiatement provoquer de notre part une démarche, une parole ou un acte de charité envers nos frères. Voilà pourquoi l' évangile des matines de l' Annonciation est le récit de la visite faite par Marie à Elisabeth. La Mère de Dieu, aussitôt après son entretien avec Gabriel, va porter la grâce à sa cousine et faire rayonner cette grâce sur Elisabeth et Jean.
Texte extrait du livre "L'an de grâce du Seigneur" du Père Lev Gillet
("Un moine de l'Eglise d'orient") aux éditions du Cerf
Il n'y avait qu'une seule réponse, la véritable, que la Très Pure devait choisir parmi une multitude de réponses possibles. Toutes les tentations de la nature humaine, depuis sa tendance à s'illusionner, se dressaient sur la route en suscitant ces diverses éventualités, ouvertes à chaque être humain. Il y avait d'abord la tentation du manque de foi : est-il facile pour la nature humaine de vouloir avoir foi à la conception sans semence et de ne pas douter que chez Dieu aucune parole n'est impossible ? Il suffisait du doute le plus léger, presque insurmontable, pour que la bonne nouvelle ne fût pas acceptée, pour que l'Annonciation ne s'accomplit point. Venait ensuite la tentation de l'orgueil : si Lucifer, le Porteur de Lumière, s'était enorgueilli de sa proximité avec Dieu, s'il n'avait pas eu la force de supporter les dons surabondants qu'il avait reçus, s'il était tombé du ciel, combien n'était-il pas naturel pour la faible nature humaine de tomber impuissante sous le fardeau de cette élection unique, qui dépasse sans comparaison celle des Séraphins ? Ne suffisait-il pas, ne fût-ce que par un mouvement imperceptible du coeur, de tourner ce don vers soi-même, d'en faire un objet d'amour-propre, pour que la nouvelle ne fût plus reçue et pour que l'Annonciation ne fût pas réalisée ? Enfin, la tentation de la faiblesse : n'était-il pas naturel pour l'humain de désirer le repos et la sécurité, de refuser l'élection terrible qui transformait la vie entière en un renoncement et qui en faisait un chemin de croix ? Ne suffisait-il pas, ne fût-ce qu'en pensée, d'éprouver Ia crainte du grand oeuvre ou de désirer acquérir pour soi-même les avantages de la mission reçue ? Et la bonne nouvelle n'aurait pas été acceptée, l'Annonciation n'aurait pas été accomplie »
Serge Boulgakov : "La joie de l'Eglise"
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St Etienne et St Germain
de Vézelay en 2000.