La Circoncision de Notre Seigneur

    Le 1er janvier est la fête de la circoncision de Jésus Christ; ce jour est aussi dédié à la mémoire de Saint Basile.
    Les vêpres de la circoncision, célébrées le soir du 31 décembre, contiennent trois leçons tirées de l' Ancien Testament. La première (Genèse 17. 1-7, 9-14) rappelle l' alliance conclue entre Dieu et Abraham : « Tous vos mâles seront circoncis... Mon alliance sera marquée dans votre chair comme une alliance perpétuelle ». La deuxième et la troisième leçons, respectivement tirées du livre des Proverbes (8: 22-30) et du livre de la Sagesse (9. 1-5 et fragments divers), célèbrent la sagesse divine; elles sont une allusion à l'oeuvre théologique de Saint Basile. Aux matines du 1er janvier, l'évangile (Jean 10 : 1-9), qui dépeint les rapports du bon berger et de ses brebis, se rapporte aussi à Basile, cette fois considéré comme évêque.
    A la liturgie, l'épitre (Colossiens 2: 8-12) indique quel sens nouveau la circoncision a présentement pour un chrétien : « C' est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision qui n'est pas de main d'homme, par l'entier dépouillement de votre corps charnel». L'évangile (Luc 2: 20-21, 40-52) raconte la circoncision de Jésus - «quand vint le huitième jour, où l'on devait circoncire l'enfant on lui donna le nom de Jésus» - et l'épisode de Jésus perdu et retrouvé dans le Temple, lors du pèlerinage annuel de ses parents à Jérusalem.

    La fête de la circoncision de Notre Seigneur, peut être à cause du caractère juif et pré-chrétien du rite qu'elle évoque, peut-être à cause de sa coïncidence avec le premier jour de l'année civile, est une de celles qui semblent parler le moins à l'âme des chrétiens modernes
Son contenu spirituel est cependant très riche. Notre Seigneur, en se soumettant à la loi de la circoncision, a voulu à la fois s'humilier dans sa chair et marquer que lui-même est la plénitude et le terme de l' Ancienne Alliance : le signe perpétuel de l' Alliance était sur sa chair plus que sur toute autre chair. Sa circoncision préfigurait cette autre consécration sanglante que son corps devait recevoir sur la croix. D' autre part, si nous ne sommes plus soumis à la circoncision physique, nous devons cependant nous soumettre à une vraie circoncision spirituelle. Il faut que notre alliance avec Dieu, la nouvelle alliance en Jésus-Christ, produise la complète soumission à Dieu de notre chair et de ses désirs, la complète consécration et sanctification de notre corps et de ses fonctions naturelles (et notamment de celles que représente l'organe soumis à la circoncision et qui tiennent une place si considérable dans la lutte ascétique). Ce n'est pas seulement notre chair qu'il s'agit de circoncire spirituellement; c'est premièrement et surtout notre coeur. La circoncision du coeur doit atteindre toutes nos pensées, toutes nos volontés, tous nos sentiments, et en retrancher tout ce qui n' est pas compatible avec la recherche de Dieu. Le grand commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur...», exprime bien cette circoncision du coeur qui ne va pas sans un effort profond.
    « Aujourd'hui le Seigneur est circoncis dans sa chair et on lui donna le nom de Jésus », chante l'Eglise dans la neuvième ode des vêpres. La fête de la circoncision est aussi celle du Nom de Jésus. Elle nous rappelle quelle place centrale l'invocation de ce Nom doit occuper dans notre vie spirituelle et quelle puissance il possède :
«Aussi Dieu l'a exalté et lui a donné un Nom au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s'agenouille au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers ».
 

père Lev Gilet


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