Tropaire
PRÉFIGURATION DE LA BONTÉ DE DIEU,
ANNONCE DU SALUT DES HOMMES,
AUJOURD’HUI, DANS LE TEMPLE,
LA VIERGE SE MANIFESTE AUX YEUX DE TOUS
ET PROCLAME LE CHRIST AU MONDE ENTIER.
TOI QUI ACCOMPLIS LE DESSEIN DU CRÉATEUR
NOUS TE GLORIFIONS.Kondakion
TEMPLE TRÈS PUR DU SAUVEUR
TRÉSOR SACRE DE LA GLOIRE DE DIEU
LA VIERGE EST CONDUITE DANS LA MAISON DU SEIGNEUR
ET AVEC ELLE LA GRÂCE DU SAINT ESPRIT
LES ANGES LUI CLAMENT
CHANTONS LE TABERNACLE DE LA DIVINITÉ
Evangiles
Vigiles (Luc 1: 39-49, 56 )
Dans ce même temps, Marie se leva, et s'en alla en hâte vers les montagnes, dans une ville de Juda. Elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Élisabeth.
Dès qu'Élisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressaillit dans son sein, et elle fut remplie du Saint Esprit. Elle s'écria d'une voix forte: Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni. Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne auprès de moi? Car voici, aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mon oreille, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon sein. Heureuse celle qui a cru, parce que les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur auront leur accomplissement.
Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur, Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur, parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses.
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chezelle.
Liturgie (Luc 10: 38-43, 11: 27-28)Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une soeur, nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m'aider.
Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée.
Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le sein qui t'a porté! heureuses les mamelles qui t'ont allaité! Et il répondit: Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent!
Epître de Saint Paul aux Hébreux (9: 1-7)La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre. Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition. Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints, renfermant l'autel d'or pour les parfums, et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Il y avait dans l'arche un vase d'or contenant la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance. Au-dessus de l'arche étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n'est pas le moment de parler en détail là-dessus. Or, ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle; et dans la seconde le souverain sacrificateur seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu'il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.Méditation du Père Lev Gillet
EN CE JOUR LE TEMPLE VIVANT DE LAGLOIRE
DU CHRIST NOTRE DIEU
LA VIERGE PURE BÉNIE
ENTRE TOUTES LES
FEMMES
EST PORTÉE DANS
LE TEMPLE DE LA LOI
POUR DEMEURER DANS LE SANCTUAIRE
JOACHIM ET ANNE SE RÉJOUISSENT
AVEC ELLE EN
ESPRIT
ET LES CHOEURS DES VIERGES
CHANTENT AU SEIGNEUR
VÉNÉRANT
ET CÉLÉBRANT SA MÈRE TRÈS SAINTE
.
COMBLÉE D’ALLÉGRESSE,
ANNE S’ÉCRIA : ACCUEILLES
ZACHARIE
CELLE QU’ANNONCÈRENT
LES PROPHÈTES
ET MÈNES LA DANS
LE TEMPLE SAINT POUR Y
ÊTRE ÉLEVÉE
AFIN DE DEVENIR LE TRÔNE
ET LE PALAIS
LA DEMEURE LUMINEUSE DU
MAÎTRE DE L’UNIVERS.
APRÈS TA NAISSANCE, ÉPOUSE
DE DIEU
SOUVERAINE TOUTE SAINTE
TU ES ALLÉE DANS
LE TEMPLE DU SEIGNEUR
POUR DEMEURER DANS LE SAINT
DES SAINTS
ALORS GABRIEL FUT ENVOYÉ
POUR TE PORTER
TA NOURRITURE
TOUTES LES PUISSANCES CÉLESTES
ÉTAIENT DANS
L’ÉTONNEMENT
EN VOYANT L’ESPRIT SAINT
DEMEURER EN TOI
C’EST POURQUOI VIERGE GLORIFIÉE
AU CIEL ET SUR
TERRE
MÈRE DE DIEU, SAUVE
NOS ÂMES.
QUE LE CIEL EXULTE AUJOURD’HUI
QUE LES NUÉES RÉPANDENT LA JOIE
DEVANT LES PRODIGES DE NOTRE DIEU
CAR LA PORTE QUI REGARDE L’ORIENT
NÉE D’UN SEIN STÉRILE SELON LA
PROMESSE
ET CONSACRÉE COMME DEMEURE DE NOTRE DIEU
ENTRE DANS LE TEMPLE COMME UNE PURE OFFRANDE
QUE DAVID EXULTE ET CHANTE DES PSAUMES
DERRIÈRE ELLE LES VIERGES SONT AMENÉS
AU ROI
SES COMPAGNES LA SUIVRONT
DANS LA MAISON DE DIEU, DANS SON SANCTUAIRE
ELLE EST ÉLEVÉE ET DEVIENDRA LA
DEMEURE
DE CELUI QUI EST ENGENDRÉ DU PÈRE
AVANT LES SIÈCLES
POUR LE SALUT DE NOS ÂMES.
AUJOURD’HUI LA MÈRE DE DIEU ENTRE DANS LE TEMPLE
ET ZACHARIE LA REÇOIT
AUJOURD’HUI LE SAINT DES SAINTS SE RÉJOUIT
ET LE CHOEUR DES ANGES CHANTE DANS LA JOIE
ET NOUS ÉCRIONS-NOUS AVEC GABRIEL
RÉJOUIS-TOI, COMBLÉE DE GRÂCE
LE SEIGNEUR EST AVEC TOI
LUI QUI NOUS ACCORDE LA GRANDE MISÉRICORDE
EN CE JOUR DE JOIE ET DE LUMIÈRE
CELLE QUI DEMEURE VIERGE AVANT ET APRÈS
L’ENFANTEMENT
EST PRÉSENTÉE AU TEMPLE DE
JÉRUSALEM
LE VIEILLARD ZACHARIE, LE PÈRE DU PRÉCURSEUR
SE RÉJOUIT ET PROCLAME DANS L ’ALLÉGRESSE
LA CONSOLATION DES AFFLIGÉS EST VENUE
DANS LE TEMPLE SAINT
RECEVOIR LA CONSÉCRATION DU ROI DE L’UNIVERS
QUE JOACHIM EXULTE, QU’ANNE SE RÉJOUISSE
D’AVOIR DONNÉ À DIEU NOTRE MÈRE
TRÈS PURE DE TROIS ANS
MÈRES RÉJOUISSEZ-VOUS, VIERGES
SOYEZ DANS L’ALLÉGRESSE.
CAR CELLE QUI EST LA REINE DE L’UNIVERS
NOUS OUVRE LE ROYAUME DES CIEUX
PEUPLES RÉJOUISSEZ-VOUS ET SOYEZ DANS
L’ALLÉGRESSE
LES VIERGES PORTANT DES TORCHES
ET ACCOMPAGNANT DE LEUR LUMIERE LA TOUJOURS VIERGE,
PROPHETISENT EN ESPRIT CE QUI ADVIENDRA :
CAR LA MERE DE DIEU, QUI EST LE TEMPLE DE DIEU,
SE DIRIGE VERS LE TEMPLE ENCORE PETIT ENFANT,
DANS LA GLOIRE DE SA VIRGINITE.
O VIERGE, APRES AVOIR ETE NOURRIE FIDÈLEMENT
D'UN PAIN CELESTE DANS LE TEMPLE DU SEIGNEUR,
TU AS MIS AU MONDE LE VERBE, LE PAIN DE VIE ;
COMME UN TEMPLE CHOISI ET TOUT IMMACULÉ,
TU AS ÉTÉ ÉLUE POUR ÊTRE
SON ÉPOUSE MYSTIQUE,
EN CE JOUR, LA TRÈS PURE VIERGE
EST PRESENTÉE AU TEMPLE POUR DEVENIR LA
DEMEURE DE DIEU,
ROI DE TOUTES CHOSES ET NOURRICIER DE NOTRE VIE
;
EN CE JOUR, LE TRÈS PUR SANCTUAIRE
EST PRÉSENTÉ DANS LE SAINT DES
SAINTS ;
CRIONS-LUI COMME L'ANGE :
RÉJOUIS-TOI, SEULE BÉNIE ENTRE
TOUTES LES FEMMES
Que Marie, toute petite enfant, ait été présentée au Temple de Jérusalem pour y vivre, désormais appartient au domaine de la légende, non à celui de l'histoire (voir note). Mais cette légende constitue un gracieux symbole dont nous pouvons tirer les plus profonds enseignements spirituels.
Les trois
lectures de l' Ancien Testament lues aux vêpres, le soir du 20 novembre
(donc au début du 21 novembre, puisque la journée liturgique
va du soir au soir), ont rapport au Temple. La première leçon
(Exode 40) évoque les ordres
donnés par Dieu à Moise concernant la construction et l'
arrangement intérieur du tabernacle. La leçon (1
Rois 8:1-11) décrit la dédicace du Temple de Salomon.
La troisième leçon (Ezéchiel
43:27- 44:4), déjà lue le 8 septembre, en la fête de
la Nativité de la Vierge, nous parle de la porte du sanctuaire,
fermée tout homme et par laquelle Dieu seul entre.
Ces trois textes ont symboliquement
pour objet la Mère de Dieu elle-même, temple vivant et parfait.
Les évangiles lus à matines et à la liturgie sont ceux qui ont été lus lors de la fête du 8 septembre. On trouvera à cette date, au chapitre précédent, un bref commentaire de l'évangile de la liturgie.
L'évangile lu aux matines décrit la visite faite par Marie à Elizabeth. Deux phrases de cet évangile expriment bien l'attitude de l'Eglise envers Marie et indiquent pourquoi celle-ci a été en quelque sorte mise à part et au-dessus de tous les autres saints. Il y a d' abord cette phrase de Marie elle-même : « Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses ». Et il y a cette phrase dite par Elisabeth à Marie : « Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ». Quiconque nous reprocherait de reconnaître et d'honorer le fait que Marie soit « bénie entre les femmes » se mettrait en contradiction avec l'Ecriture elle-même. Nous continuerons donc, comme « toutes les générations », à appeler Marie « bienheureuse ». Nous ne la séparerons d' ailleurs jamais de son Fils, et nous ne lui dirons jamais « tu es bénie » sans ajouter ou du moins sans penser. « le fruit de tes entrailles est béni ». Et s'il nous est donné de sentir parfois l' approche grâcieuse de Marie, ce sera Marie portant Jésus dans son sein, Marie en tant que mère de Jésus, et nous lui dirons avec Elizabeth : « Comment m'est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? »
A la liturgie du même jour, nous lisons, ajoutés l'un à l'autre, deux passages de l'évangile que l'Eglise répétera à toutes les fêtes de Marie et auxquels cette répétition même donne la valeur d'une déclaration particulièrement importante. Jésus loue Marie de Béthanie, assise à ses pieds et écoutant ses paroles, d' avoir choisi « la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée », car « une seule chose est utile ». Ce n'est pas que le Seigneur ait blâmé Marthe, si préoccupée de le servir, mais Marthe « s'inquiète et s'agite pour beaucoup de choses ». L'Eglise applique à la vie contemplative, en tant que distincte de (nous ne disons pas : opposée à) la vie active, cette approbation donnée à Marie de Béthanie par Jésus. L'Eglise applique aussi cette approbation à Marie, mère du Seigneur, considérée comme le modèle de toute vie contemplative, car nous lisons dans d'autres endroits de l'évangüe selon Luc : «Marie ... conservait avec soin, tous ces souvenirs et les méditait en son coeur... Et sa mère gardait fidèlement tous ces souvenirs en son coeur» (2: 19,51) . N'oublions pas d'ailleurs que la Vierge Marie s'était auparavant consacrée, comme Marthe, et plus que Marthe, au service pratique de Jésus, puisqu'elle avait nourri et élevé le Sauveur. Dans la deuxième partie de l'évangile de ce jour, nous lisons qu'une femme « éleva la voix » et dit à Jésus : «Heureuses les entrailles qui t'ont porté et les mamelles que tu as allaitées ». Jésus répondit : «Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent». Cette phrase ne doit pas être interprétée comme une répudiation de la louange de Marie par la femme ou comme une sous-estimation de la sainteté de Marie. Mais elle met exactement les choses au point ; elle montre en quoi consiste le mérite de Marie. Que Marie ait été la mère du Christ, c'est là un don gratuit, c'est un privilège qu'elle a accepté, mais à l'origine duquel sa volonté personnelle n'a pas eu de part. Au contraire, c'est par son propre effort qu'elle a entendu et gardé la parole de Dieu. En cela consiste la vraie grandeur de Marie. Oui, bienheureuse est Marie, mais non principalement parce qu'elle a porté et allaité Jésus; elle est surtout bienheureuse parce qu'elle a été, à un degré unique, obéissante et fidèle. Marie est la mère du Seigneur ; elle est la protectrice des hommes: mais, d'abord et avant tout cela, elle est celle qui a écouté et gardé la Parole. Ici est le fondement « évangélique » de notre piété envers Marie. Un court verset, chanté après l'épître, exprime bien ces choses : « Alleluia , Ecoute, ô ma fille et vois, et incline ton oreille» (Psaume 45: 10). Quant à l'épître lue aujourd'hui, elle rappelle l'arrangement du sanctuaire et du « saint des saints» : ce texte lui aussi se rapporte symboliquement à Marie.
Le sens spirituel de la fête de la Présentation est développé dans les divers chants de l'office et de la liturgie. Les deux thèmes principaux que nous y trouvons sont les suivants. D'abord la sainteté de Marie. La petite enfant séparée du monde et introduite au Temple pour y demeurer évoque l'idée d'une vie séparée, consacrée, «présentée au Temple», une vie d'intimité avec Dieu : « Aujourd'hui la Toute Pure et toute sainte entre dans le Saint des Saints». Il est évident que l'Eglise fait ici une allusion spéciale à la. virginité, mais toute vie humaine dans des mesures diverses, peut être une vie «présentée au Temple» une vie sainte et pure avec Dieu. Le deuxième thème est la comparaison entre le Temple de pierre et le Temple vivant : «Le Temple très pur du Sauveur... est conduite aujourd’hui dans la maison du Seigneur, apportant avec elle la grâce de l'Esprit divin ». Marie qui portera. le Dieu-Homme dans son sein, est un temple plus sacré que le sanctuaire de Jérusalem; il convenait que ces deux temples se rencontrassent, mais ici c’est le temple vivant qui sanctifie le temple bâti. La supériorité du temple vivant sur le temple de pierre est vraie d’une manière spéciale de Marie parce quelle était l'instrument de l'Incarnation. Mais, d'une manière plus générale, cela est vrai de tout homme uni à Dieu : «Ne savez-vous que vous êtes le temple de Dieu ? Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit ?».
D’autres pensées, que les textes liturgiques n'expriment pas explicitement nous sont cependant suggérées par cette fête. Si notre âme est un temple où Dieu veut demeurer il convient que Marie y soit «présentée» : il faut que nous ouvrions notre âme à Marie, afin qu' elle vive dans ce temple, - notre temple personnel. D’autre part, puisque l’Eglise entière, puisque toute l' assemblée des fidèles est le corps du Christ et le Temple de Dieu considérons la fête d' aujourd’hui comme la Présentation de Marie dans ce Temple, - la sainte Eglise universelle. Ce Temple qu'est l’Eglise rend aujourd'hui hommage à ce Temple qu'est Marie.
Note : D'après les évangiles apocryphes (le pseudo-Jacques, le pseudo-Matthieu, etc.), Marie aurait été amenée au temple par ses parents à l'âge de trois ans, et elle y serait demeurée. La fête de la Présentation a d'abord été célébrée en Syrie ( qui est justement le pays des apocryphes) vers le VIe siècle. Au VIIe ou VIIIe siècles, des poèmes liturgiques grecs étaient composés en l'honneur de la Présentation. Néanmoins le ménologe de Constantinople, au VIIe siècle, ne mentionne pas encore cette fête. Elle était cependant célébrée à Constantinople au XIe siècle.(retour)
1 Rois 8: 1-11
Ezéchiel 43:27 - 44:4
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