"Petite Vie" des Quarante Martyrs

 
    Ils appartenaient à la XIIe légion, dite « la Fulminante ", qui cantonnait à Sébaste en Cappadoce. Ce jour-là, on annonça pour le lendemain un sacrifice aux dieux où elle devait assister. Pour eux, ils déclarèrent qu'ils n' y prendraient point part. C'était l'hiver. On imagina de leur faire passer la nuit tout nus sur un étang gelé, près duquel des bains chauds attendaient ceux d' entre eux qui voudraient changer d'avis. Il n'y eut qu'une défection, laquelle fut compensée par la conversion d'un garde qui remplaça le chrétien défaillant.
    Quand le matin arriva, ceux qui n' avaient pas succombé au froid furent abattus à coups de barre de fer, et emmenés pour être réduits en cendres. Comme l'un d' eux, Méliton, qui respirait encore, avait été laissé là dans l' espoir que peut-être il abjurerait, sa mère le prit dans ses bras et, aidée d'une amie, le porta sur un des chariots qui partaient pour le bûcher.
    Les noms de ces martyrs nous ont été conservés. Ils s' appelaient :

VIVIEN, MELITON, CANDIDE, LEONCE, CLAUDE, NICOLAS, LYSINIAOUE, THEOPHILE, QUIRON, DOMNUS, DOMITIEN, EUNOIQUE, SISINNIUS, HERACLUS, ALEXANDRE, JEAN, ATHANASE, VALENS, ÉLIEN, ÉDITIUS, ACACE, ÉLIE, THEODULE, CYRLLE, FLAVIUS, SÉVÉRIEN, VALÈRE, CUDION, SACERDON, PRISQUE, EUTYCHIUS, EUTHYCHÈS, SMARAGDE, PHYLOTECHMON, AETIUS, XANTHEAS, AUGIAS, HESICHE, CAIUS et GORCON.

    Ceci se passait en 320 sous Licinius, empereur d' Orient (308-324), grand ennemi des chrétiens et qui les persécuta jusqu'à l' année 324 où Constantin, son beau-frère, le fit assassiner, devenant ainsi seul maître de l'Empire.
 
 

D'après "La Fleur des Saints" d'Omer Englebert (Albin Michel)
 

 
 
 
 

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