Saints Apôtres Pierre
et Paul
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Saint Pierre |
Saint Paul |
Tropaire
RÉJOUIS-TOI,
Ô PIERRE L'APÔTRE,
TOI LE GRAND AMI DU MAÎTRE, LE CHRIST
NOTRE DIEU.
RÉJOUIS-TOI
BIEN AIMÉ PAUL,
PRÉDICATEUR DE LA FOI ET DOCTEUR DE L'UNIVERS.
INTERCEDEZ TOUS DEUX AUPRÈS DU CHRIST
NOTRE DIEU.
POUR LE SALUT DE NOS ÂMES
Méditation
du Père Lev Gillet
Il existe un lien spirituel étroit entre cette fête
et celle de la Pentecôte, car le témoignage des
apôtres est le fruit direct de la descente du Saint-Esprit
sur eux. L'importance de la fête de Saint Pierre et Saint
Paul dans le cycle liturgique byzantin est indiquée par
le fait qu'un carême spécial - dit «carême
des apôtres» - prépare les fidèles
à cette solennité. Cette période de jeûne,
en pratique un jeûne assez adouci, commence le lundi qui
suit le premier dimanche après la Pentecôte et
prend fin avec la journée du 28 juin.
«Exaltons Pierre et Paul, ces deux grandes lumières
de l'Eglise car ils brillent dans le firmament de la foi...».
Ainsi chantons-nous aux vêpres de la fête, le soir
du 28 juin. Aux matines comme aux vêpres, les hymnes semblent
partager également la louange entre les deux apôtres,
auxquels on s'adresse tour-à-tour. Toutefois l'évangile
lu à matines concerne spécialement l'apôtre
Pierre. Nous y entendons (Jean
21:14-25) Notre-Seigneur demander trois fois à Pierre
: «m'aimes-tu ? ». La première fois, Jésus
dit : «m'aimes-tu plus que ceux-ci ?». Trois fois
Pierre répond avec une humilité à la fois
attristée et fervente : «Oui, Seigneur, tu sais
que je t'aime». Et trois fois Jésus lui dit de
paître le troupeau du Bon Pasteur : «Pais mes agneaux...
Pais mes brebis...». Puis Jésus prédit à
Pierre d'une manière voilée, «le genre de
mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu».
Cet évangile a deux choses à nous dire. Tout
d'abord, il pose clairement la question unique, la question
sur laquelle nous avons et nous aurons à répondre
: «M'aimes-tu». Tout, dans la vie chrétienne,
se réduit à cette question. Pouvons-nous répondre
avec Pierre : «Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime»
? Nos actions ne donneraient-elles pas un lamentable démenti
à cette affirmation ? Cependant, répondre simplement
que nous n'aimons pas le Seigneur serait méconnaître
et étouffer les aspirations - si faibles soient-elles
- que le Saint-Esprit met dans nos cœurs et dirige vers le
Christ. Disons donc à Jésus : «Seigneur,
tu sais tout, tu sais que je t'aime. Je n'attends rien de
moi; j'attends tout de la grâce».
Le deuxième enseignement donné par cet évangile
concerne la nature de l’autorité dans l'Eglise. Le
Seigneur confère ici à Pierre une autorité
spéciale. On remarquera, d'abord que cette autorité
est fondée sur une primauté d'amour - «m'aimes-tu
plus que ceux-ci ?» et ensuite qu'elle consiste dans
un service humble et désintéressé, -
« pais mes agneaux ..». Toute prééminence
parmi les chrétiens qui ne serait pas une prééminence
d'amour et de service ne correspond pas aux intentions de
Notre Seigneur. Toute autorité qui, dans l'Eglise,
s' exprimerait en termes de prestige, ou de possession matérielle,
ou de domination deviendrait étrangère et hostile
à cette sollicitude vraiment pastorale à laquelle
Jésus appelle Pierre à participer. Sur ces paroles
du Seigneur à Pierre seront jugés tous ceux
qui revendiquent une autorité au sein de la communauté
des fidèles.
La liturgie du 29 juin manifeste, par les textes qu'elle nous
fait entendre, combien le ministère de Pierre et celui
de Paul sont tous deux nécessaires et complémentaires.
L'évangile (Matthieu
16:13-19) contient la confession de Pierre à Césarée
de Philippes: «Tu es le Christ le Fils du Dieu vivant...»
et la réponse de Jésus : «Tu es Pierre,
et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les Portes
de l'enfer ne tiendront pas devant elle. Je te donnerai les
clefs du Royaume des Cieux : quoique tu lies sur la terre
sera tenu dans les cieux pour lié, et ce que tu délies
sur la terre sera tenu dans les cieux pour délié».
Ce texte a soulevé bien des controverses. Mais il demeure
certain que Jésus a voulu reconnaître et sanctionner
par l'octroi d'un pouvoir spirituel éminent l'acte
de foi que Pierre venait de formuler. L'épître
(2 Corinthiens
11:21-12:9) énumère les titres de Paul,
appelé directement à l'apostolat par le Christ,
a être considéré comme égal ou
même supérieur en autorité aux ministres
de l'Evangile déjà régulièrement
institués et reconnus : «Ils sont ministres du
Christ ? Moi plus qu'eux...». Paul fonde cette affirmation,
d'une part sur les souffrances qu'il a endurées, d'
autres part les les grâces et révélations
qui lui ont été accordées. Une étude
attentive du rapports de PauI et des Onze peut nous apprendre
beaucoup sur la question de l'autorité dans l’église.
Paul ne s’y est jamais élevé contre l'élément
«institutionnel» représenté par
l'apostolat «historique» des Onze.
Il a reçu l’imposition des mains de ceux qui étaient
déjà reconnus comme possédant le Saint-Esprit.
Il a soumis à l'approbation de l’église réunie
à Jérusalem ses propres méthodes d'apostolat.
Mais il n' a jamais admis ni que sa vocation extraordinaire
fût inférieure à la vocation normale des
autres apôtres; ni que sa connaissance du Christ, toute
spirituelle et reçue par grâce, fût moindre
que la connaissance qu'avaient de Jésus ses premiers
disciples; ni qu'il dût sacrifier ses propres convictions
aux vues du plus autorisé des apôtres : «Quand
Céphas vint à Antioche, je lui résistai
en face, parce qu'il s'était donné tort. Plus
l'Eglise sera dominée par le Saint-Esprit, plus elle
surmontera toute tension entre l' autorité régulièrement
acquise et la liberté spirituelle. Une synthèse
doit s'établir entre la tradition et l'inspiration.
Pierre et Paul ne peuvent pas être séparés;
et c' est pourquoi l'Eglise les célèbre le même
jour. Redisons avec elle :
«Réjouis-toi, ô Pierre l'Apôtre,
toi le grand ami du Maître, Christ notre Dieu. Réjouis-toi
bien aimé Paul, prédicateur de la foi et docteur
de l'univers. A cause de cela, intercédez tous deux
auprès du Christ notre Dieu pour le salut de nos âmes
».
L'Eglise veut associer tous les autres Apôtres à
l'hommage qu’elle rend à Pierre et Paul. Aussi la journée
du 30 juin est-elle dédiée à la commémoraison
collective des Douze. Comme le dit le Kondakion du jour, «...
en commémorant, aujourd'hui leur souvenir, nous glorifions
celui qui les a glorifiés ».
Textes tirés
du livre "L'an de grâce du Seigneur"
du Père
Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'orient") aux éditions
du Cerf
Jean
21:14-25
C'était déjà la troisième fois
que Jésus se montrait à ses disciples depuis
qu'il était ressuscité des morts.
Après qu'ils eurent mangé,
Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils de Jonas,
m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci? Il lui répondit:
Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit:
Pais mes agneaux.
Il lui dit une seconde fois: Simon,
fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre lui répondit: Oui,
Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais
mes brebis.
Il lui dit pour la troisième
fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre fut attristé
de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois: M'aimes-tu?
Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses,
tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis.
En vérité, en vérité,
je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais
toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand
tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre
te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.
Il dit cela pour indiquer par quelle
mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé,
il lui dit: Suis-moi.
Pierre, s'étant retourné,
vit venir après eux le disciple que Jésus aimait,
celui qui, pendant le souper, s'était penché
sur la poitrine de Jésus, et avait dit: Seigneur, qui
est celui qui te livre?
En le voyant, Pierre dit à
Jésus: Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il?
Jésus lui dit: Si je veux
qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe?
Toi, suis-moi.
Là-dessus, le bruit courut
parmi les frères que ce disciple ne mourrait point.
Cependant Jésus n'avait pas dit à Pierre qu'il
ne mourrait point; mais: Si je veux qu'il demeure jusqu'à
ce que je vienne, que t'importe?
C'est ce disciple qui rend témoignage
de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons
que son témoignage est vrai.
Jésus a fait encore beaucoup
d'autres choses; si on les écrivait en détail,
je ne pense pas que le monde même pût contenir
les livres qu'on écrirait.(retour
au texte)
Matthieu
16:13-19
Jésus, étant arrivé dans le territoire
de Césarée de Philippe, demanda à ses
disciples: Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l'homme?
Ils répondirent: Les uns
disent que tu es Jean Baptiste; les autres, Élie;
les autres, Jérémie, ou l'un des prophètes.
Et vous, leur dit-il, qui dites-vous
que je suis?
Simon Pierre répondit: Tu
es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
Jésus, reprenant la parole,
lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne
sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé
cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux.
Et moi, je te dis que tu es Pierre,
et que sur cette pierre je bâtirai mon Église,
et que les portes du séjour des morts ne prévaudront
point contre elle.
Je te donnerai les clefs du royaume
des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié
dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre
sera délié dans les cieux.
(retour
au texte)
2
Corinthiens 11:21-12:9
J'ai honte de le dire, nous avons montré de la
faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu'un,
-je parle en insensé, -moi aussi, je l'ose!
Sont-ils Hébreux? Moi
aussi. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils
de la postérité d'Abraham? Moi aussi.
Sont-ils ministres de Christ?
-Je parle en homme qui extravague. -Je le suis plus encore:
par les travaux, bien plus; par les coups, bien plus;
par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger
de mort, cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante
coups moins un,
trois fois j'ai été
battu de verges, une fois j'ai été lapidé,
trois fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour
et une nuit dans l'abîme.
Fréquemment en voyage,
j'ai été en péril sur les fleuves,
en péril de la part des brigands, en péril
de la part de ceux de ma nation, en péril de la
part des païens, en péril dans les villes,
en péril dans les déserts, en péril
sur la mer, en péril parmi les faux frères.
J'ai été dans le
travail et dans la peine, exposé à de nombreuses
veilles, à la faim et à la soif, à
des jeûnes multipliés, au froid et à
la nudité.
Et, sans parler d'autres choses,
je suis assiégé chaque jour par les soucis
que me donnent toutes les Églises.
Qui est faible, que je ne sois
faible? Qui vient à tomber, que je ne brûle?
S'il faut se glorifier, c'est
de ma faiblesse que je me glorifierai!
Dieu, qui est le Père
du Seigneur Jésus, et qui est béni éternellement,
sait que je ne mens point!...
A Damas, le gouverneur du roi
Arétas faisait garder la ville des Damascéniens,
pour se saisir de moi; mais on me descendit par une fenêtre,
dans une corbeille, le long de la muraille, et j'échappai
de leurs mains.
Il faut se glorifier... Cela
n'est pas bon. J'en viendrai néanmoins à
des visions et à des révélations
du Seigneur.
Je connais un homme en Christ,
qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième
ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors
de son corps je ne sais, Dieu le sait).
Et je sais que cet homme (si
ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu
le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit
des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à
un homme d'exprimer.
Je me glorifierai d'un tel homme,
mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon
de mes infirmités.
Si je voulais me glorifier, je
ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité;
mais je m'en abstiens, afin que personne n'ait à
mon sujet une opinion supérieure à ce qu'il
voit en moi ou à ce qu'il entend de moi.
Et pour que je ne sois pas enflé
d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations,
il m'a été mis une écharde dans la
chair, un ange de Satan pour me souffleter et m'empêcher
de m'enorgueillir.
Trois fois j'ai prié le
Seigneur de l'éloigner de moi, et il m'a dit: Ma
grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans
la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers
de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose
sur moi. (retour
au texte
Cette page a été préparée
par la Paroisse
St Etienne et St Germain
de Vézelay vers 2000.
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