Historique de la Paroisse

Article de Jean Aslanoff, paru dans le N° 4 de
ServaNews,
le JOURNAL DES JEUNES DE L'ACER, en juin 1993.

Saint Victor
Saint Victor ! On l'appelle ainsi, mais son vrai nom est Notre Dame Joie des Affligés et sainte Geneviève. Elle est communément appelée Saint Victor car elle se trouve dans la rue du même nom. Un peu comme la cathédrale de la rue Daru, ou celle de la rue Georges Bizet. Cela n'empêche pas la vénération au saint marseillais qui figure ainsi sur l'iconostase de la petite église orthodoxe du quartier latin.

A la genèse de cette paroisse, il y a une mission qui nous renvoie en 1936 où un groupe d'immigrés russes décide de faire connaître l'Orthodoxie à la France en retrouvant les racines de cette vieille terre russe. Pour cela, il fallait traduire les textes liturgiques et théologiques en français. Un grand travail d'adaptation de la musique liturgique russe à la langue française était nécessaire et continue jusqu'à ce jour à se faire. Ce travail est en grande partie l'oeuvre du compositeur Maxime Kovalevsky. A son oeuvre vient s'ajouter celle des iconographes père Grégoire Krug et Léonide Ouspensky. Ce sont eux qui ont adapté l'Icône des Ecoles russes à un style occidental rappelant les chefs-d'oeuvre de l'art roman français. Les disciples de ces grands iconographes perdurent cette nouvelle tradition.

Donc en 1936, le Diocèse du Patriarcat de Moscou fonde une nouvelle paroisse orthodoxe en slavon qui sera quelques années plus tard, après un long travail d'adaptation, vouée à ouvrir ses portes aux français convertis à l'Orthodoxie. Le premier recteur de cette paroisse fut le père Michel Belsky qui, entouré de Vladimir et Madeleine Lossky et des frères Kovalevsky, commença à chercher un lieu dans Paris. Déjà le père Lev Gilet célébrait avec ces derniers des Liturgies en français au boulevard Montparnasse.

A la suite d'un songe miraculeux, une dame de la paroisse annonça qu'il fallait placer la nouvelle paroisse sous la protection de Sainte Geneviève, au pied de Saint Etienne du Mont où reposent les reliques de la Patronne de Paris. Depuis, notre paroisse a grandi, et le lieu devenant trop petit, le conseil paroissial décida d'acheter en 1966 une salle au pied de la Montagne Sainte Geneviève, dans la rue Saint Victor.

Ainsi, les paroissiens de Saint Victor sont en grande majorité des français ; un étrange esprit cosmopolite s'installe au coeur de cette paroisse d'origine russe et, la nuit de Pâques, on peut entendre dans une dizaine de langues le tropaire : Christ est ressuscité !


 
Jean Aslanoff
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