Troisième Dimanche après
la Pentecôte
Le roi Salomon.
Bréviaire de Martin d'Aragon Espagne, Catalogne,
fin du XIVe s.
Evangile
selon Saint Matthieu (6: 22-33)
L'œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état,
tout ton corps sera éclairé; mais si ton œil est en
mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres.
Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres,
combien seront grandes ces ténèbres!
Nul ne peut servir deux
maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou
il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous
ne pouvez servir Dieu et Mamon.
C'est pourquoi je vous
dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous
mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La
vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que
le vêtement?
Regardez les oiseaux
du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent
rien dans des greniers; et votre Père céleste les
nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux?
Qui de vous, par ses
inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée
de sa vie?
Et pourquoi vous inquiéter
au sujet du vêtement? Considérez comment croissent
les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent;
cependant je vous dis que Salomon même,
dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme
l'un d'eux.
Si Dieu revêt
ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera
jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus
forte raison, gens de peu de foi?
Ne vous inquiétez
donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous? que boirons-nous?
de quoi serons-nous vêtus?
Car toutes ces choses,
ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste
sait que vous en avez besoin.
Cherchez premièrement
le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront
données par-dessus.
Méditation du
Père Lev
Les évangiles des deux
Dimanches précédents nous ont montré que, pour
suivre Jésus, il faut abandonner les préoccupations
terrestres. Nous nous demandons alors :«Mais de quoi vivrons-nous
?». L'évangile du troisième Dimanche après
la Pentecôte nous met en garde contre cette inquiétude.
Il faut unifier notre vie intérieure, nous dit Jésus
: « Si donc ton oeil est sain, ton corps tout entier sera
dans la lumière... Nul ne peut servir deux maîtres...
Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent... Voilà pourquoi
je vous dis : ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce
que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez».
Si le Père céleste nourrit les oiseaux de l'air, s'il
revêt les lys des champs, qui «ne peinent ni ne filent»,
de couleurs plus glorieuses que celles de Salomon lui-même,
combien plus il veillera à nos besoins.
Ces paroles de Jésus doivent être
comprises avec discernement. Il y a des hommes que Notre-Seigneur
appelle à le suivre dans la pauvreté absolue. La majorité
des hommes, ayant des responsabilités familiales et sociales,
doit y faire face par le travail. Notre-Seigneur ne condamne pas,
en ce qui concerne les biens terrestres, une prudence commandée
à la fois par la justice et la charité. Mais il condamne
l' avarice et une anxiété qui indique un manque de
foi. «Votre père céleste sait que vous avez
besoin de tout cela... Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa
justice et tout cela vous sera donné par surcroît».
Que celui dont la vocation spéciale
est de se dépouiller de tout et celui dont le devoir est
d'assurer la vie matérielle des siens aient tous deux confiance
: le Père ne les abandonnera pas, mais ils doivent, l'un
et l' autre, chercher avant tout le royaume de Dieu et sa justice,
dans leur propre conscience et autour d'eux. Telles sont les deux
idées principales - primauté de la recherche du royaume
de Dieu, confiance en la bonté du Père par rapport
aux besoins de la vie - que nous devrions emporter ce matin de l'
église où nous avons entendu lire l'Evangile.
L'épître
débute par cette phrase : « Ayant donc reçu
notre justification par la foi, nous sommes en paix avec Dieu, par
Notre-Seigneur Jésus-Christ". En effet, «la preuve
que Dieu nous aime, c'est que le Christ, alors que nous étions
pécheurs, est mort pour nous». Mais la mort du Christ
n' est pas une assurance de salut pour celui qui ne vit pas conformément
au Christ.
Si nous avons été réconciliés
avec Dieu par la mort de son Fils, «combien plus, une fois
réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie
». La justification par la foi ( et non par nos mérites
personnels) est un principe qu'il ne faut jamais perdre de vue.
Cette justification doit toutefois se manifester par une charité
patiente et agissante. «Nous nous glorifions des tribulations
parce que l'amour de Dieu a été répandu dans
nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné».
La foi justifiante n'est pas un résultat final. Elle est
le point de départ, la racine des bonnes oeuvres.
Extraits du livre "L'an de grâce
du Seigneur" (éditions du Cerf)
du Père Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient")
Epitre
aux Romains (5:
1,10)
5:1 Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix
avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ,
5:2 à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès
à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes,
et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de
Dieu.
5:3 Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions,
sachant que l'affliction produit la persévérance,
5:4 la persévérance la victoire dans l'épreuve,
et cette victoire l'espérance.
5:5 Or, l'espérance ne trompe point, parce que l'amour de
Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous
a été donné.
5:6 Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au
temps marqué, est mort pour des impies.
5:7 A peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être
mourrait-il pour un homme de bien.
5:8 Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous
étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.
5:9 A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés
par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère.
5:10 Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été
réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à
plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous
sauvés par sa vie.
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Cette page a été
préparée par la Paroisse
St-Etienne et St-Germain à Vézelay
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