Sixième Dimanche après la Pentecôte

Evangile selon Saint Matthieu (9: 1-8)

    Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer, et alla dans sa ville.
    Et voici, on lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés.
    Sur quoi, quelques scribes dirent au dedans

d'eux : Cet homme blasphème.
    Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit: Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs?
    Car, lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche?
    Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison.
    Et il se leva, et s'en alla dans sa maison.
    Quand la foule vit cela, elle fut saisie de crainte, et elle glorifia Dieu, qui a donné aux hommes un tel pouvoir.    

Méditation du Père Lev

    L'évangile du sixième Dimanche après la Pentecôte décrit la guérison d'un paralytique par Jésus. il met en lumière la correspondance entre la rémission des péchés - «mon enfant, tes péchés te sont remis» - et la guérison physique - «lève-toi, prends ton lit et marche». Jésus, qui peut guérir un paralytique, a donc, malgré l'indignation des scribes, le droit de pardonner les fautes. Nous avons déjà lu cet épisode dans l'évangile du deuxième dimanche de carême (Marc 2 :1-12) ;nous y renvoyons le lecteur

    L'évangile de ce jour relate la guérison du paralytique de Capharnaum. Jésus lui pardonne ses péchés, et, comme les scribes s' étonnent de ce qu' un autre que Dieu puisse pardonner les péchés, il répond :
    «Quel est le plus facile, de dire au paralytique : tes péchés sont pardonnés, ou de lui dire : lève-toi, prends ton grabat et marche ? Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre, je te l'ordonne... lève-toi, prends ton grabat et rentre chez toi». Le thème central de cet épisode est la puissance à la fois de pardon et de guérison que possède le Seigneur Jésus. Puis il y a l'affirmation - plus, la démonstration - que la guérison et le pardon ne doivent pas être séparés. Le paralytique, couché sur son lit, a été déposé aux pieds du Christ. Or la première parole de Jésus n' est pas : «Sois guéri», mais : «Tes péchés te sont pardonnés». Dans nos maux physiques, avant même d'implorer la délivrance matérielle, nous devons prier pour notre purification intérieure, pour l'absolution de nos fautes. Enfin Jésus ordonne au paralytique guéri d' emporter son lit à la maison.
    D'une part, la foule sera mieux convaincue de la réalité du miracle si elle voit cet homme rendu assez fort pour porter son grabat. D'autre part, celui qui a été pardonné, intérieurement changé par Jésus, doit montrer à ceux de sa maison, par quelque signe évident ( non plus en portant un lit, mais par les paroles, les actes, les attitudes), que c' est un homme nouveau qui reprend place dans son entourage..

    Nous continuons la lecture de l'épître  aux Romains. Saint Paul, après son long exposé sur la nature de la foi et de la justification, passe à des questions pratiques. Tous, dit-il, nous sommes «pourvus de dons différents selon la grâce qui nous a été donnée». L'un est appelé à prophétiser, un autre à enseigner, un autre à prêcher, un autre à administrer : ces divers ministères doivent être exercés dans un esprit de foi et de fidélité à la grâce particulière reçue. Remarquons que Paul ne limite pas les dons individuels aux hautes fonctions que nous venons d' énumérer : il considère l' aumône et les oeuvres de miséricorde comme étant, elles aussi, des ministères auxquels correspond une grâce spéciale. «Que celui qui donne le fasse sans calcul... celui qui exerce la miséricorde, en rayonnant de joie». Ces deux derniers points, simplicité dans l' aumône et gaité dans la miséricorde, mériteraient d'être sérieusement médités par tous. De là, Paul passe aux devoirs communs : affection, zèle, espérance, patience, persévérance dans la prière, hospitalité. Il conclut en recommandant de bénir, et non de maudire, les persécuteurs. Cette épître, outre les devoirs généraux qu'elle nous rappelle, pose la question de notre «don» ou «ministère» particulier. Je dois examiner devant Dieu quelle est ma vocation propre, quel don j'ai reçu pour le partager avec d' autres. Mais je puis aussi considérer que chaque action commandée par les circonstances présentes et chaque situation où la volonté divine me place à un moment quelconque, constituent une sorte de vocation et de ministère temporaires. A chaque minute de ma vie, si cette minute est offerte à Dieu, correspond une grâce spéciale. Aucun détail de la vie n' est sans importance et sans bénédiction, à condition que l' on sache voir, dans chaque détail, le reflet d'un don divin, appelant de la part de l'homme une réponse aimante et confiante.    

Extraits du livre "L'an de grâce du Seigneur" (éditions du Cerf)
du Père Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient")
   

 

Epitre aux Romains (12: 6,14)

12:6 Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l'exerce selon l'analogie de la foi;
12:7 que celui qui est appelé au ministère s'attache à son ministère; que celui qui enseigne s'attache à son enseignement,
12:8 et celui qui exhorte à l'exhortation. Que celui qui donne le fasse avec libéralité; que celui qui préside le fasse avec zèle; que celui qui pratique la miséricorde le fasse avec joie.
12:9 Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien.
12:10 Par amour fraternel, soyez pleins d'affection les uns pour les autres; par honneur, usez de prévenances réciproques.
12:11 Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur.
12:12 Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l'affliction. Persévérez dans la prière.
12:13 Pourvoyez aux besoins des saints. Exercez l'hospitalité.
12:14 Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas.

Cette page a été préparée par la Paroisse
St-Etienne et St-Germain à Vézelay

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