PREPARATION A LA COMMUNION

Référence est souvent faite à propos de la communion à la parole de Saint Paul : " Que chacun s’éprouve soi-même, car celui qui mange et boit indignement mange et boit sa propre condamnation " ( I Co.II, 29 ). Il faut bien comprendre que cela ne se rapporte pas à l’état moral du fidèle mais à la négligence, à la légèreté de la foi et de l’attitude de celui qui manque de discernement et d’adoration devant le mystère.

Saint Syméon le Nouveau Théologien a écrit : " Celui qui se repent sérieusement et par toute sa vie pleure douloureusement son indignité, celui-là est vraiment digne de participer chaque jour aux divins mystères, même dès le début de sa repentance et de sa conversion ".

Les mots clés sont : repentance et conversion. Qu’est-ce qui nous amènera à la repentance et à la conversion et donc nous aidera à nous préparer à communier ?

a) Tout d’abord la vie en église, la participation régulière aux offices, en particulier les vêpres et les matines, précédant la Divine Liturgie.

b) La prise de conscience de ce qui nous sépare de Dieu et des autres, ce qui constitue donc le péché. Le repentir conduit à la confession.

Il n’y a pas de règle exigeant la confession avant chaque communion, cela étant laissé à la discrétion du père spirituel ( ou du prêtre ) et à la conscience du fidèle, mais un rythme de confession complète et régulière est essentiel.

c) Le jeûne. Le Père Alexandre Schmemann a écrit à ce sujet : " Il y a deux fa‡ons de jeûner, enracinées toutes deux dans l’Ecriture et la Tradition, et qui correspondent à deux besoins distincts, à deux états de l’homme. Le premier peut être appelé : jeûne total , car il consiste en une totale abstinence de nourriture et de boisson. On peut définir le second comme un jeûne ascétique, car il consiste surtout en l’abstinence de certaines nourritures et en une réduction substantielle du régime alimentaire. Le jeûne total, de sa nature même, est de courte durée et généralement limité à un jour ou même à une partie de la journée. Dès le début du christianisme, il fut compris comme un état de préparation et d’attente, comme un état de concentration spirituelle sur ce qui va arriver. La faim physique correspond ici à l’attente spirituelle de l’accomplissement, à l’ "ouverture " de tout l’être à la joie qui approche. C’est pourquoi, dans la tradition liturgique de l’Eglise, nous trouvons ce jeûne total comme dernière et ultime préparation à une grande fête, à un événement spirituel décisif, par exemple aux veilles de Noël et de l’Epiphanie ; et surtout, c’est ce jeûne qui constitue le jeûne eucharistique, mode essentiel de notre préparation au banquet messianique, à la table du Christ dans son Royaume. L’Eucharistie est toujours précédée de ce jeûne, qui peut varier dans sa durée, mais qui pour l’Eglise, constitue une condition nécessaire à la sainte communion. ".

" Beaucoup de gens comprennent mal cette règle ; ils n’y voient rien d’autre qu’une prescription archaïque et s’interrogent sur la nécessité préalable d’un estomac vide pour recevoir le sacrement. Si l’on réduit cette règle à un sens aussi physique et grossièrement physiologique, et qu’on la considère comme une simple discipline, elle perd naturellement sa signification. (...) . Dans sa véritable signification, cependant, le jeûne total est la principale expression de ce rythme de préparation et d’accomplissement dont vit l’Eglise, car elle est à la fois attente du Christ en " ce monde " et entrée de ce monde dans " le monde à venir " . Nous pouvons ajouter ici que, dans la primitive Eglise, ce jeûne total portait un nom emprunté au vocabulaire militaire : il était appelé " station ", ce qui évoquait une troupe en état d’alerte et de mobilisation. L’Eglise " monte la garde ", elle attend l’Epoux, elle l’attend dans l’empressement et la joie. Ainsi, le jeûne total n’est pas seulement un jeûne des membres de l’Eglise, c’est l’Eglise elle-même en tant que " jeûne ", en tant qu’attente du Christ qui vient à elle dans l’Eucharistie et qui viendra en gloire, à la consommation des siècles ". (Père Alexandre Schmemann, " Le Grand Carême ", " Spiritualité Orientale ", n° 13, pp. 66-67 ).

Pour ce qui est de la Liturgie des Présanctifiés, qui a généralement lieu le soir, " le mieux est de pratiquer le jeûne pendant la journée qui précède le soir où se célèbre cette Liturgie, soit depuis le matin soit à partir de midi. L’essentiel est de vivre ce jour comme un jour d’attente, d’espérance, de faim de Dieu lui-même. Il est une concentration sur ce qui est à venir, sur le don que l’on va recevoir ". (Père Alexandre Schmemann, " Le Grand Carême ", pp.134-135 ).

d) Des prières avant et après (avec des actions de grâce) la Communion sont dites en Eglise et d’autres peuvent être lues à la maison . ( Voir " Livre de prières ", Catéchèse Orthodoxe ", pp. 13-15 ).

Texte préparé par le Père Stephen Headley et Paula Minet en 1991.

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